A' propos de la troisième tranche...

Publié le par Dante QUINSON

Lorsqu’en 1889 Bismarck avait mis en place la première retraite financée par l'Etat pour les 65 ans et plus, la mesure n’avait eu guère d’impact sur les finances publiques, puisque l’espérance de vie moyenne à cette époque ne dépassait pas 49 ans.

Depuis leur entrée en scène au 19e siècle, les allocations de retraites et les autres dépenses liées à cette période de la vie ont beaucoup augmenté, tant en termes relatifs qu'en valeur absolue.

Par opposition à la brièveté de la vie qui, dans le passé, nous attendait après le travail, la retraite constitue aujourd'hui l'une des grandes étapes de l’existence.

La population des retraités représente désormais une force économique et sociale de plus en plus dynamique et influente.

Dans la sphère publique comme dans la sphère privée, les débats relatifs aux questions du vieillissement, de la retraite et des soins de santé sont de plus en plus fréquents et houleux.

Alors qu'un certain nombre de grands économistes s'attachent à trouver les moyens de satisfaire les besoins grandissants d’une population âgée de 60 ans et plus, de plus en plus active et nombreuse, d'autres soulignent que le vieillissement exerce une pression toujours plus forte sur les dépenses publiques.

D’autres encore défendent avec acharnement les soi-disant « droit acquis » d’une multitude de petits groupes de gens, en s’opposant aux réformes qui prévoient le passage de 40 à 41 ans de contribution, le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 61 ans, l’abolition des nombreux « privilèges » liés aux régimes spéciaux de retraite.

Si on veut effectivement résoudre le problème on doit nécessairement aborder la question dans une nouvelle perspective.

Personnellement, je suis convaincu qu’il nous faut nécessairement raisonner en termes globales avec une orientation qui vise à une solution dans une optique d’équité soit intergénérationnelle que intra générationnelle, en abandonnant toute forme d’égoïsme individuel ou de classe.

Pour cela faire, soit le rôle de l’État, soit celui des employeurs doivent être modifiés :

·      l’État devrait adopter des réformes des retraites visant à garantir des allocations correspondantes au minimum vital à tout individu âgé de plus de 65 ans. Ces mesures devraient être accompagnées par une réduction des cotisations rapportée aux épargnes qu'on obtiendrait suite à la diminution des dépenses pour les régimes spéciaux.

S’il est vrai que contrairement à ce qu’on peut penser,  la retraite anticipée n’est pas un moyen de “faire de la place aux jeunes”, car l’analyse des données nous démontre que le niveau de chômage des jeunes qui s'est produit demeure particulièrement élevé dans le pays où la retraite anticipée a connu un large succès, il est nécessaire de mener une campagne de revalorisation de l’activité des seniors.

Il serait convenable, en priorité, de réformer le dispositif du cumul emploi-retraite pour encourager la reprise d’une activité sous quelque forme que ce soit.

·      Les employeurs, en synergie avec l’État, devraient renforcer leur rôle de  piliers de la promotion et du financement des plans d’épargne pour la retraite complémentaire, de façon à permettre à tous ceux qui ne se contentent pas du minimum vital garanti par le système public, de pourvoir eux-mêmes à prévenir leurs propres besoins futurs.

Un rôle très important doit être joué par les jeunes générations, qui doivent nécessairement prendre à niveau leurs responsabilités à l’égard de leur propre retraite.

Dans la plus jeune tranche d’âge la participation aux retraites doit être partagée à part à peu près égales entre les individus et l’État.

Contrairement à leurs aînées plus “cigales”, les populations actives actuelles ont de plus en plus tendance à adopter la position de la fourmi et à commencer plus jeunes à préparer leur retraite.

Chacun assumant davantage de responsabilités dans le financement de sa propre retraite, il est probable que l’on assumera également davantage de responsabilités non financières.

Il est difficile d’imaginer que ceux qui épargnent une partie de leur salaire (et, surtout, qui ont les moyens suffisants de le faire) ne se projetteront pas dans l’avenir.

En anticipant le style de vie et les activités de leurs années bonus, les retraités de demain se préparent également psychologiquement à cette étape.

Cette approche active ne peut être que positive.

En assumant davantage de responsabilités à l’égard de la retraite, il n’est pas irréaliste d’imaginer que les futurs retraités mèneront, chacun selon ses aspirations personnelles, une vie plus agréable et plus gratifiante.

Cela dit, tout en sachant que s’il existait une recette infaillible pour vivre une retraite agréable et gratifiante, on l’aurait découverte depuis longtemps…

Le débat est donc ouvert !

C’est à nous tous de relever le défi et d’avancer des propositions qui pourraient nous permettre de rendre plus gouteuse la saveur de la «troisième tranche»…

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